L’Europe écrasée, poignardée, violée. Solution ?

Il n'intervient cependant pas entre deux civilisations - chrétienne et musulmane - mais entre un virus propre à une civilisation, le salafisme, en l'occurence, qui reste indétachable de l'islam, et un organisme incapable de se défendre après avoir réuni toutes les conditions prélables imaginables à l'éveil de ce virus jusqu'ici dormant. Celui-ci ne lâchera pas. Il est mû d'une haine rabique, inhumaine, nauséeuse dont on vient de voir la énième expression en Syrie à travers la décapitation d'un garçonnet palestinien de dix ans soupçonné de collaboration pro-Assad ou de celle d'un adolescent chrétien de treize ans (chrétien est le mot clé). Cette haine n'a pas de frontières. La voilà qui vient de débarquer en Europe. En France. A Nice, sur la promenade des Anglais, là où on s'y attendait le moins.

Après Nice, un train en Bavière. Puis, aux dernières nouvelles, une colonie de vacances dans les Hautes-Alpes. Nous ne sommes pas sortis de l'auberge aurait cyniquement constaté un ancien collègue. Et nous ne le serons pas tant que les « dhimis » socialistes pour reprendre le doux terme de M. de Villiers père n'arrêteront pas d'ingurgiter du surtout-pas-d'amalgame 200 matin, midi et soir, et que la majorité de leurs ouailles n'arrêterons pas d'en faire autant par peur de s'extraire du moule démocratique.

Les élites le savent pertinemment : ni la prolongation de l'état d'urgence, ni le renvoi symbolique d'une poignée de prédicateurs radicaux, ni les pancartes du genre « Nous sommes Nice » ne sont un remède. Elles le savent mais ils n'en feront pas plus pour la simple raison qu'elles se heurtent à une impasse impliquant deux scénarios qui finalement sont des scénarios de guerre. Soit on continue à rouler dans l'ornière jusqu'au moment tragique où les populations solidaires du califat auront acquis un avantage quantitatif dangereux, soit on lègue le pouvoir à l'armée avec toutes les conséquences immédiates qui s'ensuivent. La deuxième option, sans doute salutaire, mettra fin au pouvoir des oligarchies aux commandes et au projet européen tel qu'il a été conçu par Washington dès les années 1920.

L'histoire du « camion fou » est encore plus éloquente que celle du Bataclan. Elle permet de mettre définitivement les points sur les i malgré certaines interrogations, à mon sens plutôt techniques, qui demeurent. Trois aspects sont à relever :

  • Jacques Badaud, consultant international, ancien officier du renseignement suisse, a tout à fait raison de lier les attentats commis en Europe avec les interventions de l'OTAN dans le monde arabo-musulman. Le virus a été activé, tout comme le SIDA, rien ne peut l'arrêter. Dans l'analyse qu'il fait du désastre en cours, M. Badaud met l'accent sur le caractère essentiellement réactif de ces attentats-chantages dont le principal objectif serait de retourner les peuples contre leurs dirigeants. Il aurait tout à fait raison si l'OTAN s'abstenait de ménager les islamistes « modérés » (en fait al-Nosra et co), d'occulter les relations ambiguës de la Turquie avec Daesh et de détrôner Assad coûte que coûte. Nous en avons une nouvelle preuve avec un raid français venant de tuer 85 civils syriens. 85 ! Comme par hasard ! Bien que le diagnostic de l'expert soit, me semble-t-il, incomplet, la solution qu'il propose est plus que cohérente, elle urge: arrêter les ingérences, réviser sa stratégie moyen-orientale. Mais cela, quand bien même ils le voudraient, nos dhimis bien nommés ne sauraient le faire. Et c'est en ce sens précis que le sang des victimes de Paris ou de Nice retombe sur eux.

     

    Boudem Sansal ne mâche pas ses mots. Essayiste algérien habitant l'Algérie et connaissant le monde musulman un peu mieux qu'un député gauchiste résidant dans le 6ème, voici ce qu'il dit à propos de la boucherie niçoise : « Pour l'heure les islamistes se contentent d'être les grouillots bénévoles et admiratifs de DAECH ou d'al-Qaïda. Pour cela, les éradiquer est encore possible. Mais voilà, on tarde à le faire, par peur de la réaction des musulmans, par peur que l'Europe ne bascule dans une sorte de guerre de religion, par peur de la peur ».

 

La thèse de M. Sansal n'exclut nullement celle de l'expert suisse. Au contraire, elle lui est complémentaire dans la mesure où une partie des pays de la coalition occidentale mène des politiques criminelles par peur des cellules islamistes qui trouvent refuge, il est vrai, au coeur des cités où l'islam domine, et par peur du seigneur américain. Encore une preuve tangible? La voici : cinq jours après l'attentat de Nice, 153 députés, socialistes, écologistes, républicains tous confondus ont voté contre la fermeture des mosquées salafistes!

 

Double conclusion:

Primo, les « terroristes » ne sont pas des terroristes rompus à la stratégie du chantage mais des envahisseurs ;

Secundo, une bonne partie des élites dirigeantes se plie au jeu parce qu'elle est vendue.

 

Sur le terrain, le surgissement d'un camion transportant soi-disant des glaces est tout aussi mystérieux que la fortune inespérée de l'individu qui était au volant. Certains collègues supposent qu'il s'agit d'un complot ourdi par l'Etat profond américain, planifié sur le plan technique par la CIA ave la supervision tacite de la DGSI. L'objectif consisterait à déstabiliser le pays et à déclencher, in fine, une guerre civile. L'hypothèse est intéressante mais je doute de son bien-fondé. Des Nice en miniature, nous en avons à foison ces derniers temps et en dehors de la France. Un « déséquilibré » connu de DAECH agresse des passagers dans un train, en Bavière, un réfugié assène des coups de couteau à une femme et ses trois filles dans les Hautes-Alpes au motif que leur tenue serait indécente, rétrospectivement, des essaims de clandestins se défoulent sur près de mille jeunes allemandes, cela en une seule nuit. Des attentats de diverses envergures sont régulièrement déjoués dont un, tout récent, visant probablement l'aéroport Charles de Gaulle. Y-a-t-il là aussi mensonge ou complot ?

 

Si DAECH est initialement le Frankenstein des USA, il est tout aussi patent qu'il est à l'heure actuelle hors de contrôle. Quant à savoir pourquoi est-ce qu'un rassemblement aussi massif que celui du 14 juillet n'a pas été pris en charge par les forces de l'ordre, je pense que l'explication est bien plus simple et terrible que les analyses partiellement complotistes et revendiquées comme telles dont abonde la blogosphère résistante: l'Europe occidentale en est au dernier stade de sa dégénérescence. Encore une preuve? Ses autorités interdisent d'inculper et/ou de renvoyer un violeur avéré s'il bénéficie d'un statut de réfugié. Encore une injonction de l'oncle Sam? C'est ridicule. Oui, d'accord, une Europe faible est voulue par les USA mais certainement pas, du moins dans l'immédiat, une Europe déchirée par une somme de guerres hybrides. Il leur faut des « alliés » dociles, ne serait-ce que contre la Russie. Quant aux fortunes miraculeuses, DAECH trouve bien des sous pour acheter ses mercenaires, alors que dire de la location d'un camion et de la compensation versée à la famille du kamikaze? (kamikaze car il savait bien qu'il mourrait ce soir-là). Après, que l'EI ait exploité un psychopathe, voilà qui est banal et qui ne devrait pas donner lieu à des digressions scolastiques.

Concluons. L'Europe ne se heurte pas à des terroristes mais à des guerriers du califat qui ne cachent pas leurs intentions d'accroître les attentats. La CIA à travers son supplétif armé, l'OTAN, a fait sortir le djinn de la bouteille et a exporté la mort dans les pays du monde arabe. Voilà maintenant que l'Occident, son féal, s'étonne de l'effet boomerang à tendance crescendo qui s'abat sur son sol en menant une politique soi-disant défensive dictée par la peur l'ennemi étant à l'intérieur. Le Midi regorge de cellules salafistes. Le Qatar continue ses injections dans des banlieues entièrement acquises à un islam en voie de radicalisation rapide. Les frontières sont grandes ouvertes. Les ONG américaines continuent à sponsoriser le débarquement de jeunes hommes issus de pays musulmans dont la moitié n'est pas en guerre. Le renseignement a de plus en plus de mal à déjouer des attentats qui sont une étape préalable à une invasion musclée généralisée au Vieux Continent.

Complot ou pas complot ? Très clairement, il y a une tentative de déstabilisation latente organisée par l'Etat profond US et favorisée par des élites vassalisées. Mais de là à affirmer que le Bataclan, de même que le camion fou de la promenade des Anglais ont été arrangés avec l'accord des services secrets pour concocter une guerre civile, je crois que nous frôlons le non-sens : seule une guerre qui d'ailleurs ne sera pas civile mais hybride pourra renverser le Système qui l'engendrerait. Ce qui se prépare n'est pas une guerre de civilisations mais une guerre d'anti-civilisations. D'un côté, l'Occident déchristianisé et désouverainisé, de l'autre, le virus salafiste activé minant l'islam et se répandant à présent en Occident.

Il n'y a pas 36 solutions. Seule la suppression de Schengen, la sortie de l'OTAN et la prise du pouvoir par l'armée pourront, à terme, tuer le virus et changer la donne.

 

Françoise Compoint, pour Pravda.ru

 

 

 

Автор Françoise Compoint