La France ne peut plus rester au milieu du gué !

Dimanche 13 novembre, Stéphane Ravier, sénateur et maire du 7e secteur à Marseille, était à Nantes devant près de 90 militants FN rassemblés aux salons de la Louée, route de Clisson. L'occasion pour pour nous de l'interviewer sur les sujets d'actualité.

 

- Bonjour Stéphane Ravier. Quel est le but de votre venue à Nantes ?

 

Stéphane Ravier : Je suis venu à l'invitation de la fédération 44 du FN délivrer un message encore plus pertinent depuis les élections américaines : si les patriotes s'unissent et se mobilisent, ils peuvent renverser la table. Ou plutôt s'asseoir à la table des peuples qui ont déjà refusé la mondialisation, à savoir les Britanniques, avec le Brexit, les américains, les Russes depuis longtemps, et j'espère, bientôt les Autrichiens. Les Français ne sont plus seuls face à la mondialisation.

 

- Pour vous, Marine le Pen, c'est Trump ?

 

Stéphane Ravier : Non, Trump, c'est Marine le Pen ! C'est nous qui avons initié ce mouvement de refus de la mondialisation et de l'ordre établi politique. S'il n'y avait pas ce mode de scrutin scélérat à deux tours, nous aurions pu depuis longtemps prendre des régions - dès 1998, notamment - et faire nos preuves.

 

 

- Trump a gagné sans chercher à être respectable. Il a dit les choses assez brusquement, en laissant les médias et les lobbies lui taper dessus ensuite. Marine le Pen, au contraire, cherche à « dédiaboliser », à policer son discours, quitte à abandonner des combats défendus par son père. Ce n'est pas un piège ?

 

Stéphane Ravier : Non, Marine le Pen et son père sont sur la même ligne. Elle dénonce, comme lui, l'immigration imposée, veut renvoyer ceux qui n'ont rien à faire ici, ceux qui sont là juste pour les prestations sociales, elle milite pour la préférence nationale. Il n'y a pas d'abandon ni de renoncement. Nous sommes pour une Europe qui soit celle des nations et de la coopération, l'Europe d'Airbus, pas celle du chômage.

 

- Comment comprendre les reproches de Jean-Marie le Pen alors ?

 

Stéphane Ravier : Il est engagé dans une œuvre de destruction du FN, qu'il croyait être son jouet. Ce n'est pas un jouet, c'est un formidable espoir pour des millions de français.

 

 

- Contre toute attente, le rapporteur public a proposé, lors de l'examen de recours contre des arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux à Notre-Dame des Landes, qu'ils soient annulés. Elle a plaidé le fait que l'aéroport de Nantes était aménageable, alors que celui de Notre-Dame des Landes est fort coûteux, et risque de dégrader la qualité de l'eau - des arguments défendus par les opposants de longue date. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

 

Stéphane Ravier : Le gouvernement a chaud aux fesses, et a dû se rendre compte qu'il était encore temps de sortir de l'impasse Notre-Dame des Landes. Dans un éclair de lucidité non maîtrisée, disons, il s'est rendu compte que ce projet ne profite qu'à une poignée de gros investisseurs et pas au peuple. C'est comme d'habitude, quelques uns contre le peuple ?

 

- Les 200 familles ? Vous savez, le mot a été lancé ici à Nantes, par Edouard Daladier, lors du congrès Radical en 1934, dans les salons Mauduit... qui eux ont été hélas détruits en juin dernier.

 

Stéphane Ravier : Je ne dirai pas les 200 familles. Mais, comme à Marseille, certains s'enrichissent sur le dos du peuple.

 

- A Marseille justement, avez vous l'occasion de faire vos preuves ?

 

Stéphane Ravier : Les pouvoirs d'un maire de secteur sont très limités. J'ai l'écharpe du maire, la fonction du maire, l'apparence du maire, mais pas les pouvoirs. Je dépends de la bonne volonté, souvent mauvaise, du maire de la ville. Je ne peux même pas affecter les patrouilles de police municipale dont j'ai besoin, c'est dire !

 

- Et la réserve sénatoriale ?

 

Stéphane Ravier : 140,000 €, soit 2 € par habitant, il n'y a rien, quoi ! Donc j'en ai donné 35,000 € pour une aire de jeux pour enfants et le reste, pour un stade de quartier, en utilisant aussi une partie de l'argent laissé par mon prédécesseur à la mairie de quartier. Dans ces conditions, on ne peut pas changer la vie des gens.

 

 

- Estimez-vous que la campagne des présidentielles est lancée ?

 

Stéphane Ravier : Pas encore, mais les élections présidentielles américaines ont précipité les choses dans le débat « Patriote contre mondialiste ». Le temps n'est plus de rester au milieu du gué, ni d'avoir les avantages de la mondialisation.

 

 

Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe, pour Pravda.ru