Transnistrie : pas de Russes – pas de paix !

Jusqu'à la fin de 2016, l'Ukraine et la Moldavie prépareront un plan en commun sur le retrait des armements russes de la région de Transnistrie. Selon le portail informatique Deschide, le plan prévoit la création « d'un couloir vert » transitant par l'Ukraine, pour faire sortir l'arsenal russe en dépôt dans la commune de Kolbasna.

 

Le docteur ès sciences politiques Sergheï Lavrenov, responsable du secteur de la Transnistrie et de la Moldavie de l'Institut de la CEI, a accepté de donner son commentaire à Pravda.ru :

 

- Qu'est-ce que c'est que ce plan ? La Russie est-elle au courant de ce qui se passe ?

 

Sergheï Lavrenov. La Russie est au courant, bien sûr. J'estime qu'il s'agit d'une nouvelle campagne médiatique organisée par Kiev et Chisinau, capitale de la Moldavie, qui, d'une façon ou d'une autre, essaient d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ce problème. D'autant plus que l'information est traitée de façon absolument peu conforme à la réalité des faits.

 

C'est pourquoi Kiev et Chisinau peuvent se défouler pour déclarer leur soûl de ce qu'ils veulent, mais il existe un traité en date du juillet 1992 sur la présence d'une mission pacificatrice qui y demeure de façon légitime et y assure la paix et la stabilité depuis 20 ans déjà. Autrement dit, traiter ce problème sans participation russe, relève d'une naïveté hors du commun.

 

- S'agit-il d'un nombre d'effectifs ou de la quantité de munitions importants ?

Sergheï Lavrenov. Mis à part la mission pacificatrice représentée à travers les activités de l'un des bataillons russes au nombre de 400 soldats, s'y trouve également un contingent d'armée russe pas très important, de l'ordre d'un millier de personnes. Cette base sert au juste du centre d'entraînement qui prépare les militaires à la garde des armements qui y sont toujours stockés y compris dans le cadre des activités du bataillon investi du rôle pacificateur.

- Le gouvernement moldave entend-il faire appel aux structures internationales pour qu'elles exercent une pression sur la Russie et contribuent à l'organisation de l'évacuation. Cette manœuvre peut-elle aboutir ?

Sergheï Lavrenov. Ils saisissent sans cesse les instances internationales. Il y a eu même leur premier-ministre Pavel Philip qui est intervenu à ce propos au niveau de l'ONU. Démêler l'écheveau n'est possible qu'au cas où ils auraient une vision complexe de nombreux problèmes à résoudre. Et avant toute autre chose, il faut comprendre quelle forme épouseraient les relations entre la Transnistrie et la Moldavie. Il faut garantir que le conflit armé ne sera pas renouvelé. Et il est impossible de considérer ce problème en notre absence.

- Comment la Russie réagira-t-elle ?

Sergheï Lavrenov. La Russie se comporte en pays garant et aussi, intermédiaire. Elle est incontestablement l'un des participants actifs du processus des négociations selon la formule 5+2. Mais, pour des raisons différentes, ce mécanisme est sans cesse freiné et ne donne pas pleine puissance comme nous le voudrions.

 

Maintenant nous avons à attendre les résultats de la présidentielle à Chisinau. Si c'est Dodon qui l'emporterait, alors il a déjà échafaudé tout un plan pour en venir au bout des problèmes y compris de celui de la Transnistrie qui serait considéré à la lumière des activités de la mission pacificatrice et l'optique du stationnement des groupes opérationnels.

 

Il est à rappeler que la brigade des forces armées russes se trouvant sur le territoire de la Transnistrie a été transférée sous l'autorité de la Russie après l'implosion de l'URSS. Les principaux objectifs de l'armée russe sont la mission pacificatrice et la sécurité des dépôts d'armements stockés dans la région. A plusieurs reprises le ministre de la Défense de la Moldavie Anatoli Salaru a fait valoir que les forces russes présentes en Transnistrie sont le problème principal de la Moldavie qui entravent la résolution du conflit local avec la population russophone.