Le chef de la diplomatie turque attend des guerres de religion en Europe

En commentant les résultats des élections aux Pays-Bas, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a déclaré que « des guerres de religion vont commencer en Europe ».

« Regardez, il n'y a pas de différence entre les sociaux-démocrates et le fasciste Geert Wilders, c'est la même mentalité. Où allez-vous, où est-ce que vous conduisez l'Europe? Vous avez commencé à désintégrer l'Europe et la conduire vers le précipice. Bientôt, des guerres de religion vont commencer en Europe », a déclaré le ministre, cité par le journal turc Hurriyet Daily News.

Le Parti populaire libéral et démocrate dirigé par le premier-ministre néerlandais Mark Rutte a remporté les élections législatives qui ont eu lieu le 15 mars. Le Parti pour la liberté de Geert Wilders les a perdues.

La même journée, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l'Europe « se noierait dans la peur des musulmans et des migrants ». Le président turc a mis en garde contre l'augmentation de popularité de l'extrême droite dans les pays membres de l'Union européenne. « L'esprit de fascisme est débridé en Europe », a-t-il déclaré. Selon lui, le niveau d'islamophobie et de turcophobie ne cesse d'augmenter en Europe.

Plus tard, le premier ministre néerlandais Mark Rutte a accusé Recep Tayyip Erdogan de « falsification nauséabonde de l'histoire ». Des déclarations, selon lesquelles « ce sont les Pays-Bas qui ont massacré plus de 8 000 Bosniens musulmans » à Srebrenica, ont provoqué la colère du premier ministre.

« Ils n'ont rien à voir avec la civilisation, ni avec le monde moderne. Ce sont eux qui ont massacré plus de 8 000 Bosniens musulmans en Bosnie-Herzégovine lors du massacre de Srebrenica », enclave qui était sous protection de Casques bleus néerlandais, a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

En juillet 1995, quelque 8 000 hommes et garçons musulmans avaient été tués à Srebrenica, alors que la région était « protégée par l'Onu ». La tragédie a été reconnue par la communauté internationale comme la pire tuerie en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le conflit entre la Turquie et les Pays-Bas a éclaté après que l'avion du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu n'a pas réussi à atterrir aux Pays-Bas. Les autorités du Royaume ont refusé de délivrer une permission d'atterrir. Le ministre aurait dû prononcer un discours à Rotterdam consacré à la réforme constitutionnelle turque élargissant les pouvoirs du président devant la communauté turque des Pays-Bas. Les autorités néerlandaises ont considéré une telle intervention comme « une menace à la sécurité et à l'ordre public ».

Le président turc a qualifié cette décision des autorités du royaume de « restes du nazisme et fascisme ». Le président a également menacé d'introduire des sanctions contre les Pays-Bas. Le premier ministre néerlandais a dénoncé les propos de Recep Tayyip Erdogan.

Plus tard, la ministre turque de la Famille Fatma Betül Sayan Kaya a tenté d'entrer aux Pays-Bas afin d'y intervenir à une manifestation, mais a été expulsée par la police locale vers l'Allemagne comme une « étrangère indésirable ».