La Pologne a décidé de couper le gaz à la Russie

Le Ministère des Affaires Etrangères de la Pologne a déclaré que ce pays a décidé de faire barrage à la Russie pour qu'elle ne puisse avoir jouissance de l'oléoduc OPAL. Selon le ministre polonais, dans ce cas le pipeline « Yamal - Europe » perdra son importance. La direction de la Pologne veut porter plainte à la Commission Européenne et à la Cour Européenne.

 

Il est à rappeler que la Commission Européenne vient d'élargir les droits d'exploiter accordés au Gazprom russe pour qu'il puisse devenir l'opérateur d'OPAL. Cet oléoduc relie le pipeline « Nord Stream » et les systèmes de distribution gazière de l'Allemagne et de l'Europe Centrale. Récemment, la Russie disposait déjà de la moitié de l'infrastructure de livraison. Voici que maintenant on a accordé au géant Gazprom le droit d'opérer 90 % du réseau OPAL en Allemagne.

 

A leur tour, les autorités ukrainiennes ont exprimé, elles aussi, leur mécontentement. Elles ont déclaré que ce traité violait les clauses de leur accord d'association avec la CE. La levée des boucliers des députés de la Rada, parlement ukrainien, n'a pas manqué à compléter le tableau.

 

Il y a peu de temps, la Pologne et l'Ukraine ont déjà essayé de nuire à la réalisation du projet « Nord Stream - 2 ». Ce projet prévoit la construction des deux pipelines pour pomper jusqu'à 55 milliards de mètres cubiques de gaz par an. Le gaz est en provenance de la côte russe et est acheminé par le fond de la mer Baltique en direction de l'Allemagne, en parallèle avec le « Nord Stream » déjà en service. Kiev et Varsovie protestent parce que le projet risque de les priver de leur dîme pour le transfert du gaz transitant par leur territoire.

 

Le « Nord Stream - 2 » peut être financé de façon privée. Le montant total plafonne à 10 milliards d'euros d'investissement à réaliser. Selon l'avis des experts, si, déjà en 2019, la Russie réussit à faire pomper le gaz par le nouvel oléoduc, cela deviendrait une grande surprise pour tout le monde. Nonobstant les conclusions positives sur la réalisation du projet apposées par d'autres pays européens, la Pologne et l'Ukraine ne désespèrent pas et expriment leur perplexité en déclarant qu'au cas où le nouvel oléoduc est mis en service, la dépendance de l'Europe par rapport à la Russie en accroîtrait dramatiquement.

 

Malgré leurs protestations, l'Europe cherche à contourner le veto pour financer l'oléoduc. L'Allemagne a déjà déclaré qu'elle n'allait pas entraver la réalisation du projet.

 

Le Gazprom a rétorqué aussi que le projet revêtait un caractère purement commercial tandis que les tentatives de blocage seraient du domaine politique.

 

Il est à ajouter que le 25 novembre prochain, Arcadi Dvorcovitch, vice-premier ministre russe, doit rencontrer Maros Sefcovic, vice-président de la commission de l'Union européenne de l'énergie.