« Trump en Amérique, Le Pen - en France ! » Bruno Gollnisch dixit

Bruno Gollnisch a presque tenu le Front National sur les fonts baptismaux. Il a été de tous les barouds et il ne refuse jamais de rendre public un jugement de valeur, parfois même contre vents et marées. Interviewé en toute exclusivité par France- Pravda.ru sur la présidentielle américaine, quelques minutes seulement après la victoire annoncée de Donald Trump, il nous a tout de suite parlé de la France, de son rôle dans le monde et de l'avenir politique du pays.

 

Pravda.ru. Que pensez-vous de Donald Trump ? Quel jugement portez-vous sur son élection ?

 

Bruno Gollnish. Je pense que l'élection de M.Trump est une grande victoire de la vraie démocratie contre les élites décadentes de son pays qui se sont toutes coalisées contre lui. Je pense également que c'est une bonne nouvelle parce que M. Trump paraît vouloir se rapprocher de la Russie ce qui est conforme aux intérêts de l'Occident dans la situation actuelle du monde. Je crois aussi qu'en matière de la politique étrangère, M.Trump incarne une ligne politique beaucoup plus modérée que celle de Mme Clinton, surtout au présent. La situation est telle que les Etats-Unis s'érigent en gendarme du monde. Trump considère que l'OTAN est obsolète et c'est aussi d'ailleurs mon opinion : je ne vois pas pourquoi, alors que, depuis longtemps, le Pacte de Varsovie a été dissous, nous continuons à étendre l'OTAN en direction des frontières de la Russie. Cela n'a aucune raison et j'ai comme l'impression que c'est un sentiment qui est partagé par M. Trump si je m'en tiens à ses déclarations au cours de sa propre campagne.

 

Je considère que cette élection est tout à fait positive venant après le Brexit c'est-à-die la décision de la Grande-Bretagne contre les élites mondialistes énoncée par son départ du sein de l'Union Européenne. Ainsi les élections américaines montrent que les peuples sont de moins en moins sensibles aux discours dominants véhiculés par les médias et les puissants financiers. Et je pense que l'on va assister peut-être demain à la victoire du candidat patriotique en Autriche et après-demain à la victoire de Mme Marine Le Pen en France !

 

- Mais est-ce que justement ça va changer quelque chose dans le domaine de la politique française internationale ? M. Ayrault a déjà qualifié Trump de politicien qui « interpelle », c'est-à-dire pose des questions...

 

Bruno Gollnisch. Je pense que l'attitude partisane de notre ambassadeur à Washington est, bien évidemment, très éloignée de ce que devrait être l'attitude d'un diplomate. Je crois que dans l'opinion publique française cela va renforcer le sentiment que tout est possible et que si peut-être Mme Le Pen est élue demain, elle aurait de bonnes relations avec M.Trump comme d'ailleurs avec M.Poutine ce qui contribuerait à renforcer la stature internationale de notre mouvement.

 

- Mais croyez-vous vraiment que le FN a une chance de remporter la victoire au printemps prochain lors de la présidentielle ?

 

Bruno Gollnisch. On peut le croire. Trump, lui, a su gagner contre le pouvoir établi. Cela redonne de l'espoir et de l'enthousiasme à nos propres partisans. Pour ce qui est des résultats des élections, rien n'est jamais certain. M. Trump, quant à lui, l'a emporté avec une majorité assez courte. Par conséquent, on ne sait pas quel est l'avenir qui nous est réservé. En tout cas, il va-t-y avoir un nombre croissant des gens dans la population française qui se diraient que tout est possible. Le nombre de votants peut aussi changer grâce à des gens qui s'abstenaient comme dans l'élection américaine et il serait alors possible que Mme Le Pen l'emporte.

 

Commentaire. On dit que François Hollande n'avait préparé et soigneusement gardé dans ses cartons qu'un seul texte de lettre pour féliciter l'heureux candidat gagnant à la présidentielle américaine. On devine même qu'il s'agit plutôt d'une candidate que d'un candidat. Et voilà que l'Elysée se trouve dans l'embarras d'où un certain délai qu'avait marqué le Palais pour féliciter Donald Trump de sa victoire : le problème de secrétariat, vous pensez bien !