Les Etats-Unis n’ont pas de technologies pour exploiter les gisements arctiques

L'aire est localisé dans la zone côtière, à une distance d'environ 480 km au nord du cercle polaire. Selon le périodique The Wall Street Journal, la compagnie estime la richesse du gisement à 1,8 - 2,4 milliards de barils. La construction d'un oléoduc long de quelques 125 miles (200 km) pour un prix fort de 800 millions de dollars est également dans les cartons.

 

Mais ladite société a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions ? Pravda.ru a posé cette question à Roustam Tankayev, Directeur général d' « Infotech-Terminal » et le membre de la commission à la stratégie énergétique et au développement de l'énergie de la Chambre d'Industrie et de Commerce de Russie. Notre expert est également parmi les spécialistes de l'Union des industriels du gaz et du pétrole.

 

Il va sans dire que les bas-fonds marins arctiques recèlent moult gisements. C'est un secteur vraiment très porteur. Donc je ne suis point étonné qu'ils aient découvert quelque chose. Mais il n'existe pas encore de technologie élaborée pour réaliser des forages dans les mers arctiques. Il existe une certaine expérience, mais elle est basée sur les forages dans des conditions assez clémentes. Le gisement en question se trouve à une distance considérable de la côte. L'expérience pour cette région fait défaut. La technologie à adopter est encore au stade de création et il est impossible de prédire de quoi elle aurait l'air », nous a confié notre expert.

 

Toujours selon Roustam Tankayev, les risques sont de mise même pour les puits se trouvant sur les terres de l'Alaska.

 

«Soumis à des températures polaires du permafrost, les oléoducs cassent souvent, il y a des marées noires qui endommagent très sensiblement l'environnement local. D'où les catastrophes écologiques à craindre qui seraient alors à combattre. Il n'y a pas si longtemps, la même plateforme malheureuse de British Petroleum tristement connue par les événements du Golfe du Mexique, s'est illustrée aussi dans cette région septenrionale. Même le projet du forage et des technologies de sa réalisation sont encore à définir », croit notre interlocuteur.

 

La Russie, quant à elle, a élaboré un projet de loi sur le développement de la région Arctique. Le projet doit être encore avalisé par le Conseil des ministres.

 

« Ce projet est en gestation depuis déjà bien longtemps. Incontestablement, il faut créer des conditions spéciales pour pouvoir attirer de la main d'oeuvre dans ces latitudes dépeuplées. Les gens s'en allèrent. Mais au temps de l'URSS, il y existait vraiment des conditions spéciales qui furent créées pour que des gens jeunes et forts puissent y travailler un laps de temps bien limité d'ailleurs. Ils consacraient de 5 à 7 ans à cette région, pour partir ensuite en Russie Centrale et continuer à travailler là-bas. Ce système était extrêmement efficace, mais il impliquait de très importants investissements », a raconté Roustam Narkayev en toute exclusivité à Pravda.ru.

 

Selon les allégations de l'expert de Pravda.ru, pendant la période soviétique, le transport aérien reliant les municipalités de la région arctique était gratuit. « Tandis que maintenant les efforts de rendre rentable le transfert des géologues et des techniciens de forage relève d'un cas d'idiotie aggravée ».

 

Roustame Tankayev croit que si le projet est adopté, il y aurait de grands changements en Arctique russe.

 

« De nouvelles bases sont à construire le long de la ligne côtière de l'océan Arctique. Elles vont s'ajouter à celles qui existent déjà et qu'il faut restaurer, bien sûr. Des travaux ont été entamés pour construire une centrale nucléaire flottante à Pévèk. Des efforts très sérieux ont été déjà fournis. La flotte Arctique de brise-glaces la plus grande au monde est déjà créée. La première étape de construction des chantiers navals « Zvezda » (Etoile), susceptibles de fabriquer des bateaux et plate-formes pour la région Arctique, est déjà en état de fonctionner. Tout ce travail a été abattu au nom de l'avenir de la Russie et de l'Arctique russe.

 

D'ici 15 ans, non seulement un tiers de budget public y sera généré, mais même un nouveau programme social développé. La région serait également attrayante pour les gens qui aiment bien l'adrénaline, qui aiment risquer, jouer le tout pour le tout. Là-bas ils pourront trouver satisfaction. Le programme d'État pour le développement de l'Arctique devrait neutraliser cette strate de population à problèmes en la canalisant vers ces contrées peu clémentes », s'est prononcé notre expert.