Pourquoi le journalisme occidental ne cesse de se dégrader

Les évènements en Syrie ont dévoilé la dégradation du journalisme occidental, fait savoir le journal suédois Proletären. Selon son observateur Patrik Paulov, les émissions et les publications des médias occidentaux suite à l'attaque chimique d'Idleb ont montré la disparition du journalisme critique et analytique.

Wolfgang Hansson, journaliste de l'Aftonbladet était le premier à réagir à cette fameuse attaque. Deux heures après l'incident, il « connaissait en détail » ce qui s'est passé. Le journal a publié un article intitulé « Le dictateur syrien a trompé le monde » qui dénonçait les actions de Bachar el-Assad. La Russie était deuxième dans la liste des responsables de cette « attaque ».

La présentatrice d'Aktuellt Anna Hedenmo a commencé son émission par la question suivante : « pourquoi le régime syrien tue son peuple ».

« Il n'y avait pas d'analyse des sources ou de discussion sur ce qui s'est réellement passé en Syrie. Personne n'a précisé que la ville attaquée avait été occupée par les forces considérées par l'Onu comme terroristes. Personne n'a dit que les parties intéressées essayaient de dénigrer leur adversaire (Assad) pour s'assurer d'un soutien international », regrette M. Paulov.

Le journaliste cite plusieurs faits totalement ignorés par les médias occidentaux. Premièrement, il y a une « opposition » syrienne soutenue par l'Europe et les États-Unis qui a déjà été visée par une enquête liée à l'utilisation de l'arme chimique. Selon les résultats de cette enquête, plusieurs groupes comme, par exemple, le front Al-Nosra, stockaient des armes chimiques en Syrie. Mais aucun média occidental ne l'a évoqué.

Deuxièmement, la Russie a déclaré que les forces aériennes syriennes auraient pilonné un site de stockage des armes chimiques interdites appartenant aux « insurgés ». Mais la presse occidentale n'a pas cité le point de vue de Moscou. Au contraire, un présentateur de la chaîne suédois SVT a déclaré que « l'avis de la Russie devait être interprété sceptiquement car ce pays est un allié fidèle de la Syrie », alors que les opinions d'« experts occidentaux » étaient partout.

Selon l'auteur de l'article, si on réfléchit un peu, une question se pose : à quoi sert de tuer les citoyens syriens sous les yeux du monde entier ?

Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste occidental dénonce le parti-pris de ses collègues. Ainsi, en décembre dernier, Peter Hitchens du Daily Mail a déclaré être indigné par le fait que les médias britanniques faisaient le silence sur les évènements à Alep alors que les autorités du Royaume-Uni toléraient les crimes commis par les soi-disant « insurgés ».

Selon M. Hitchens, les médias publiaient des messages terrifiants de la situation à Alep, fournis par des personnes inconnues de Londres et Beyrouth, tandis que la presse occidentale n'a envoyé aucun journaliste dans la région.

Les médias occidentaux aiment les images sanglantes. S'ils n'ont rien à publier, ils « falsifient » ce dont ils ont besoin. Auparavant, Pravda.Ru a rendu public que l'auteur de photos falsifiées montrant « les souffrances des habitants d'Alep » et son groupe ont été arrêtés à Port-Saïd (Égypte) lorsdes prises des photos d'une fille vêtue d'une robe blanche avec des taches de sang artificiel.

La réalité, au contraire, est passé sous silence dans plusieurs médias, affirme la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. Selon Mme Zakharova, les médias occidentaux ignorent la catastrophe humanitaire dans la ville irakienne de Mossoul.